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urbanisme

Le vendredi 18 novembre 2022

LA PROMENADE DES PLANCHES EN TRAVAUX

La durée de vie d’une planche est d’environ 25 ans. 400 à 500 sont remplacées au cours de la saison d’été pour éviter les bobos sur les pieds nus.
Et chaque hiver, un tronçon est totalement refait. Cette année, la Ville de Deauville a choisi de prolonger l’habillage bois de la promenade. Entre la statue X Y et Port Deauville, l’asphalte va disparaître au profit de l’azobé (Lophira Alata). Ce très grand arbre originaire d’Afrique tropicale, réputé imputrescible, peut atteindre 1,5 mètres de diamètre. Le bois coupé est issu de forêts durablement gérées.

LE SERVICE DU FRONT DE MER A LA MANŒUVRE
Le précédent tronçon rénové s’est achevé en mars 2022. Quatre agents du service du front de mer vont réaliser ce nouveau chantier.
Deux d’entre eux sont des habitués puisqu’en 37 ans d’expérience ils ont déjà remplacé une fois et demie la promenade des Planches.  Ce sera leur dernier chantier puisqu’ils partiront en retraite prochainement.
Le chantier va passer par plusieurs phases avec le retrait de l’asphalte.
Du sable propre sera ensuite déposé sur l’ensemble du chantier pour être tassé et nivelé et ainsi assurer la stabilité de l’ouvrage. Ensuite, la pose de lambourdes pourra commencer, elles seront callées par des piquets enfoncés de 60 cm dans le sol. Le réglage doit être parfait puisqu’il conditionne ensuite l’alignement des planches. Enfin chaque planche sera clouée à la main.
 
LE CHANTIER EN CHIFFRES
2100 planches de 4 mètres
208 lambourdes de 4 mètres
700 piquets
45 tonnes d’azobé
15400 clous
53000 € : le coût du bois.
 
CHARLES ADDA, L’HOMME QUI A INVENTE LES PLANCHES

Les Planches construites en 1923 sont devenues, avec la plage et ses parasols, le décor le plus connu et le plus identifiable de Deauville. Charles Adda en est l’architecte. Natif d’Alger, dans un milieu modeste, il adorait la mer et était fasciné par la société qui fréquentait Deauville. En 1921, la Ville de Deauville lance un concours pour la création de cabines de bains, qui mobilise et met en compétition quinze architectes. Charles Adda remporte le concours. Son projet de bains pompéiens a séduit. Par son architecture bien sûr, et par la gamme de services qu’il fédère : des boutiques, un café bar, un salon de coiffure, des bains de vapeur, une buanderie, une laverie, et 250 cabines. L’ensemble de la construction d’un seul niveau, reste délibérément bas, afin de libérer l’horizon, depuis la terrasse du casino qui fait face à la mer. A l’intérieur de la cour des bains ces cabines disposent toutes de l’eau courante (eau chaude et eau froide) et se répartissent en plusieurs catégories : du rince pied… à la baignoire de grand luxe.

L’ensemble est dépouillé, avec des formes pures de béton, mises en relief et surtout en lumières par la polychromie de superbes mosaïques, où domine le bleu. Cet ensemble architectural est complété, cinq ans plus tard, en 1929 par la construction de nouvelles cabines, de boutiques et du célèbre Bar du Soleil. L’Autre grande idée de Charles Adda, En marge de l’ensemble des cabines, qui s’appuie sur la cour des bains de mer, est d’avoir conçu, côté plage, l’allée des, large de 7 m et longue de 643 mètres.
Dès son inauguration cette allée de planches, en bois d’Azobé, va devenir : Les Planches, la plus célèbre promenade de Deauville. En tournant le dos au style anglo-normand et au régionalisme qui dominait à l’époque l’esthétique des bâtiments publics, Charles Adda a donné aux bains de mer et au Bar du Soleil un style art déco unique, mâtiné d’orientalisme, bien en phase avec l’univers visuel des années folles.