Cérémonie et hommage militaire à Ari Wong Kim

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Polynésie française rallie la France contre le nazisme. Révolté par le conflit, mais seulement âgé de 16 ans, Ari Wong Kim décide d’usurper l’identité de son demi-frère pour s’engager, avec 300 autres Tahitiens et autant de Calédoniens, et défendre la France libre. Ces soldats, surnommés "Tamari'i volontaires", forment dès avril 1941 le Bataillon du Pacifique sous les ordres du commandant Félix Broche. Ils embarquent en direction de l’Australie pour leurs premiers entraînements militaires. Après un voyage de trente jours, le bataillon rejoint la première brigade française libre indépendante à Damas. De janvier à juin 1942, le Bataillon du Pacifique participe à de nombreuses opérations dans le désert libyen. Il se distingue lors de la bataille de Bir Hakeim, où les Tamari'i volontaires tiennent jusqu’à l’ordre final de repli, au prix de nombreux morts, dont le lieutenant-colonel Broche. En octobre 1942, Ari Wong Kim reprend le combat avec ses frères d'armes dans les sables égyptiens d’El-Alamein, puis en Tripolitaine et lors de la campagne de Tunisie. Face aux nombreuses pertes, les hommes du Bataillon d'infanterie de marine rejoignent les Tamari'i volontaires pour former le Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique. Ce bataillon participe de nouveau à de durs combats, comme la bataille du Garigliano en Italie en mai 1944. Débute ensuite sa remontée vers le Nord, combattant de Lyon jusqu’à Paris. Il participe à la campagne des Vosges, puis intègre la garde du gouverneur militaire de Paris de novembre 1944 à septembre 1945.

Démobilisé en mars 1947, Ari Wong Kim rentrera sur son île natale à Tahiti avant de revenir en France. Il travaille, entre autres, à la Samaritaine à Paris, puis à la retraite s'installe en Normandie. Il demeure plusieurs années à Touques avec son épouse, puis dans une maison de retraite au Breuil-en-Auge. En 2020, pour honorer sa bravoure sur proposition du Président de la République, il fut décoré de la Légion d'honneur. La distinction lui fut remise par le fils de son premier commandant, Félix Broche.